Une utilisation effective des ressources des services publics en ligne au Nigéria

Ashaye, O. A., Irani, Z. (2019). The role of stakeholders in the effective use of e-government resources in public services. International Journal of Information Management, 49, pp. 253-70.

 

 

Contexte

Pour les États qui ne disposent pas des technologies d'information et de communication adéquates, la mise en œuvre d’initiatives d’administration en ligne, constitue un défi de premier plan. Bien que des recherches aient été conduites sur la mise en œuvre de l’e-gouvernement au sein des États en voie de développement, aucune recherche n’a été dédiée à l’implication des principales parties prenantes associées à ces initiatives. Cette étude vise à identifier les acteurs qui participent au processus de mise en œuvre des services d'administration en ligne, leurs activités ainsi que leurs rôles clés. La recherche répond aux questions suivantes. Quels sont les principaux facteurs qui influencent la mise en œuvre de l'administration en ligne et comment les parties prenantes utilisent-elles de manière optimale les ressources disponibles pour assurer la réussite de la fourniture de services en ligne ? Quelles sont les principales parties prenantes impliquées dans le processus de mise en œuvre de l'administration en ligne et comment leur rôle influence-t-il la fourniture des services publics ? Les cas de services administratifs en ligne étudiés ont été développés au Nigéria. Sur la base de l'analyse documentaire et des études empiriques existantes, les auteurs de la publication formulent des recommandations à l’intention des organismes publics en vue d’intégrer au mieux les différentes parties prenantes et de favoriser une mise en œuvre réussie des services administratifs en ligne.

Définition

Le concept central est l'e-gouvernement. Ce dernier se réfère à l'utilisation de techniques d'information et de communication en vue d’améliorer les activités et les services offerts par les organisations publiques. En pratique, l’e-gouvernement a trait à l'intégration de l’ensemble des technologies de l'information et de communication (les sites web, les intranets, les bases de données) pour en permettre une utilisation informatique.

Résultats

Au cours de l’analyse, les chercheurs ont identifié les différentes parties prenantes lors de la mise en œuvre d’un service administratif en ligne.

  • Quatre parties prenantes principales ont été identifiées : le gouvernement, les États technologiquement avancés, les entreprises et les utilisateurs. Ces acteurs occupent des rôles et des tâches clés pour la réussite de la mise en œuvre de l'administration en ligne telles que la création d’un département dédié à l’e-gouvernement, la protection des données (gouvernement), la formation, l’évaluation, la diffusion de nouvelles technologies (États ayant des technologies avancées), la mise à disposition de l’infrastructure existante (entreprises), l’amélioration continue (utilisateurs).
  • La recherche a également mis en évidence l’implication de deux autres parties prenantes, à savoir les organisations confessionnelles et les institutions traditionnelles.
  • Parmi les parties prenantes, les gouvernements jouent un rôle central dans le contrôle des activités de l'administration en ligne, dans l'octroi de fonds ainsi que dans l’amélioration de l'infrastructure des technologies de l'information et de la communication, la formation du personnel gouvernemental ainsi que la protection des droits des citoyens.

L’analyse des données a également permis de recenser des facteurs, tant internes qu’externes, qui influencent la participation des parties prenantes lors de la mise en œuvre d’un service administratif en ligne.

  • Pour les facteurs internes, l’analyse des données a mis en évidence l’exercice du leadership, le financement, la clarté des objectifs, l’attitude du personnel et la collaboration en réseau entre les différentes agences et départements. Toutes les personnes interrogées ont affirmé que ces facteurs sont cruciaux pour la mise en œuvre de l'administration en ligne.
  • Pour les facteurs externes, deux facteurs centraux ont été identifiés : les facteurs organisationnels (p. ex., la structure administrative, la conduite d’une réforme administrative, les modes de coordination administratifs, les relations intergouvernementales) et les facteurs politiques (p. ex., l’instabilité politique, la volonté du gouvernement en matière d’e-gouvernement). Les facteurs économiques (p. ex., les mécanismes de financement, les partenariats avec le secteur privé ou la disponibilité des ressources budgétaires), légaux et de masse critique (c’est-à-dire, la capacité d'une organisation à avoir des connaissances sur les autres agences participant à la même initiative) ont, pour leur part, une influence indirecte.
Messages clés pour la politique et la pratique
  • Cette publication identifie les principaux rôles et responsabilités de chacune des parties prenantes lors de la mise en œuvre d’un service administratif en ligne. Ces différentes parties prenantes sont : le gouvernement, les États technologiquement avancés, les entreprises et les utilisateurs ainsi que, dans une moindre mesure, les organisations confessionnelles et les institutions traditionnelles.
  • Outre les parties prenantes, cette publication a répertorié les différents facteurs influençant la participation des parties prenantes de l'administration en ligne. Les chercheurs ont distingué les facteurs externes tels que le mode de coordination administratif ou les mécanismes de financement, des facteurs internes tels que l’exercice du leadership ou la définition des objectifs.
  • En conduisant leur étude, les chercheurs ont identifié les lignes directrices en matière de bonnes pratiques pour chacune des phases de la mise en œuvre d’un service administratif en ligne. De plus, la publication énumère les principales forces internes et externes qui influencent les acteurs de l'administration en ligne.
Méthode et limites de la recherche
  • Cette recherche utilise une stratégie d’études de cas multiples.
  • Des données primaires (entretiens et observations) et secondaires (examen de la documentation existante) ont été utilisées. Les données primaires ont été collectées par le biais d'entretiens en face à face avec des répondants choisis dans trois organisations du secteur public au Nigéria. Les participants ont été sélectionnés parmi les principaux contacts de chacune des organisations faisant l'objet de l'étude de cas. Au total, 36 membres du personnel et cadres ont été interrogés.
  • La méthode d'analyse des données adoptée a été l'analyse thématique. Les thèmes ont été formés en déterminant les facteurs d'influence - externes et internes - ainsi que les rôles des parties prenantes. Les données ont été analysées et interprétées en comparant les données de la recherche primaire à un modèle théorique et en validant le cadre conceptuel qui a été élaboré.
  • La limite principale de l’étude réside dans la comparaison de cas ayant été mis en œuvre dans un même État. Ainsi, les résultats peuvent varier selon le contexte et les ressources disponibles au sein d’autres États.
Financement de la recherche

Il n’y a pas d’information concernant le financement dans l’article.