Indice de l’usage des technologies de l’information et de la communication dans l’administration du travail 

Galazka, A. M., Beynon, M., & Edwards, T. (2020). Indice de l’usage des technologies de l’information et de la communication dans l’administration du travail: nécessité, pertinence et utilisation potentielle. Revue Internationale des Sciences Administratives, 86(2), 249-269.

 

Contexte

L’intérêt envers les effets des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur la modernisation de l’administration publique s’est intensifié au cours des dernières années. De nos jours, les gouvernements sont incités à développer leurs services par le biais des TIC. Cet article compare les niveaux d’utilisation des TIC dans les ministères du Travail de 81 États. Les données ont été recueillies au moyen d’un sondage en ligne, envoyé initialement à 185 États membres de l’Organisation internationale du travail (OIT). À l’aide des données récoltées, les chercheurs ont élaboré un indice de l’usage des TIC au niveau national. L’indice est mesuré par le degré d’informatisation des États dans trois domaines : l’inspection du travail, les services publics de l’emploi ainsi que la prévention et le règlement des conflits de travail.

Définition

Chacun des trois domaines d’intervention est divisé en sous-catégories. L’inspection du travail comprend la gestion des tâches d’inspection, les activités de l’inspection du travail, la communication, les fonctions pour les établissements et les logiciels d’inspection mobile. Le domaine de prévention et de règlement des conflits de travail inclut les sous-catégories du suivi des conflits de travail, du suivi de la résolution des conflits du travail, de la notification des audiences et de l’accès au service de conciliation. Le domaine des services publics de l’emploi compte la seule catégorie de l’informatisation des services.

Résultats
  • Les chercheurs présentent un classement des 81 pays étudiés sur la base des valeurs finales de l’indice d’utilisation des TIC. Les dix premiers pays sont :
    1. Arabie Saoudite = 0,8641
    2. Belgique = 0,7348
    3. Chypre = 0,7305
    4. Lituanie = 0,7241
    5. Norvège = 0,7224
    6. République tchèque = 0,7157
    7. Argentine = 0,6901
    8. République de Corée = 0,6665
    9. Ouzbékistan = 0,6608
    10. Philippines = 0,6363
  • Les chercheurs ont produit une carte du monde indiquant le degré d’utilisation des TIC dans les ministères du Travail des 81 pays participants (les pays en blanc n’ont pas participé). Plus un pays est foncé, plus son ministère du Travail effectue des opérations de manière numérique :

 

Figure 5 : Carte mondiale montrant la carte thermique des valeurs finales de l’indice d’utilisation des TIC des 81 pays considérés

 (sur la base d’une pondération égale dans l’ensemble)

Carte

 

  • Parmi les pays pour lesquels l’indice a été calculé, voici quelques précisions explicitant la valeur de l’indice :
    1. En Arabie Saoudite, le pays avec l’indice d’utilisation des TIC le plus élevé (0,8641), un système pour faciliter le paiement des salaires a été mis en œuvre en 2013.
    2. En Espagne (indice de 0,5756) une carte à puce de sécurité sociale a été développée. Cette carte est utilisée pour accéder aux services gouvernementaux en ligne, tels que des offres d’emploi et les offres de formation pour les demandeurs d’emploi.
    3. Au Royaume-Uni (indice de 0,1803), un système de dénonciation en ligne pour identifier les employeurs qui ne respectent pas la loi sur le salaire minimum national a été lancé en 2011.
    4. En Grèce (indice de 0,0195, cinquième indice le moins élevé), il y a une absence de déploiement technologique dans le domaine de l’inspection du travail et le domaine de la prévention et du règlement des conflits du travail. Certains rapports ont confirmé des problèmes de fonctionnalités limitées ou inutilement dupliquées, de faible convivialité, de manque d’accès à des ensembles complets de données et une absence de coordination et d’échange d’informations entre les systèmes technologiques.
Messages clés pour la politique et la pratique
  • L’indexation de l’utilisation des TIC dans le secteur public pourrait être intégrée dans la boîte à outils des moyens que les organisations utilisent pour recueillir, stocker, analyser et représenter visuellement les données sur une série de questions.
  • L’indexation de l’utilisation des TIC permet de comparer à l’échelle internationale les domaines de haute performance en vue d’en tirer des enseignements, d’informer et d’améliorer leurs performances.
  • Le classement permet de mieux comprendre les domaines de l’administration du travail qui composent les indices, non seulement en termes de présence de certaines fonctionnalités informatisées, mais aussi en ce qui concerne leur absence.

Les examens continus de l’utilisation et des besoins en matière de TIC permettent de comparer régulièrement les utilisations des technologies afin d’identifier les lacunes et de guider les décisions d’investissement dans les TIC.

Méthode et limites de la recherche
  • La recherche a une méthodologie mixte. La production de l’indice relève des méthodes quantitatives. Les descriptions des technologies par les pays ont été produites par une revue de la littérature.
  • Les données utilisées pour la production de l’indice ont été recueillies lors de la participation du premier auteur à la première évaluation de l’OIT sur la situation de l’utilisation des nouvelles technologies dans l’administration du travail.
  • Un questionnaire en ligne a été envoyé à 185 États membres de l’OIT. Les participants comprenaient des ministères du Travail, des inspections du travail, des services publics de l’emploi et des organismes de prévention et de règlement des conflits du travail.
  • Les résultats doivent être interprétés à la lumière des limites suivantes :
    • Il est possible que la faible valeur de l’indice pour certains pays soit due à l’interprétation d’« informatisation » de la personne qui a répondu au questionnaire.
    • Plusieurs pays n’ont pas répondu au questionnaire ; pour cette raison la carte thermique mondiale (en page 2 de cet abrégé) contient de nombreuses zones vierges.
Financement de la recherche

La publication ne contient aucune information relative à son financement.